Le projet CANIFED a été créé en 2017. Il est le fruit d’une idée originale de Stéphanie Ollieuz, toiletteuse canin et félin, qui après plusieurs années d’expérience, a constaté que de nombreuses personnes soucieuses du bien être de leur chien, avaient peu de moyen pour financer les services en toilettage ou en éducation.
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***ARTICLE 4 : Le Jargon du Domaine Canin : Juste une Question de Vocabulaire ?
Voici un sujet qui peut paraître banal au premier abord mais qui ne l’est pas, simplement parce qu’on ne triche pas avec l’Ethique !
En éducation (et en rééducation) « Respectueuse et Bienveillante », les mots ne sont pas juste des mots, chacun à un sens bien précis, bien défini. Néanmoins, on entend souvent dire que peu importe les termes employés en (ré)éducation canine, ce qui prime ce sont les techniques utilisées ainsi que les valeurs qui y sont associées.
Ce n’est pas faux, mais ce n’est pas si simple… Si le vocabulaire existe et est si riche, ce n’est pas pour faire joli, chaque mot, chaque parole, chaque terme, a un sens bien distinct et ils sont donc tous d’une importance ca-pi-tale ! La richesse de la langue française nous permet d’être hautement précis dans nos propos car elle est riche en nuances, il serait donc bien dommage ne pas s’en servir à bon escient !
Attention, certains mots ont une connotation péjorative et sont donc à employer avec parcimonie. Cependant être précis c’est aussi laisser le moins de place possible au doute et à l’interprétation personnelle. Un simple mot peut renvoyer des images, des notions, des idées différentes. Et donc une compréhension différente de ce dont l’on parle et par extension une manière d’agir discordante et parfois même injuste, voir maltraitante.
Or, si l’on place l’Ethique au Centre de nos valeurs, on se doit de prêter une attention toute particulière à la pertinence et à la résonnance des mots que l’on emploie, et ce afin d’être toujours cohérent et en accord avec ses valeurs morales et le mode éducatif que l’on prône. A savoir que les recherches les plus récentes en Ethologie et en Neurosciences Affectives nous apportent des clés afin de choisir les mots avec justesse, précision et efficacité lorsque l’on parle de nos compagnons canins.
Prenons donc le temps de prêter attention au sens réel, des mots. Citons un premier exemple sinistrement connu qui est le collier « Etrangleur ». Comme son nom l’indique, le but de cet outil est d’étrangler, et c’est d’ailleurs bien le sens premier de ce terme. Au même titre qu’un collier électrique a pour objectif d’envoyer des décharges électriques.
Pour prendre un autre exemple, lorsque l’on parle d’un chien « Dominant » il serait plus juste d’utiliser des termes tels que « Confiant » - « Sûr de lui » ou encore « Assertif ». A contrario lorsque l’on parle d’un chien « Soumis » (ou « Dominé ») les termes appropriés sont probablement « Craintif » - « Anxieux » - « Peu Confiant ».
En ce qui concerne, le fameux « Chef de Meute » ou « Leader » il est plus exactement un « Référent » ou un « Guide ». Un chien n’est pas « Difficile » - « Indiscipliné » - « Capricieux » - « Désobéissant » par contre il peut se montrer peu (ou pas) Coopératif par incompréhension ou manque de motivation et peut être sujet à des « Crises Emotionnelles ».
Dans la même optique, on évoque la « Cohérence » plutôt que la « Fermeté », la « Communication » plutôt que « l’Intimidation », on ne donne pas « d’Ordres » mais on fait des « Demandes », on parle « Coopération » ou « Consentement » à la place de « Obéissance », ect. Notons que les exemples cités ici ne sont bien évidemment pas exhaustifs.
Pour rappel, au sens étymologique du terme la véritable signification du mot « Meute » est « Famille » mais son sens actuel est généralement biaisé. Tout ceci permet de considérer l’humain et le chien comme un « Binôme » ou une « Equipe » et non comme une « Dualité » (c’est-à-dire deux protagonistes dans un rapport « Dominant/Dominé »).
Pour se faire, il est impératif de faire preuve d’ouverture d’esprit, de justesse et de cohérence. Car utiliser des mots inadaptés pour qualifier un chien, ou la relation qui le lie à l’humain, c’est en quelque sorte, le méconnaître, le sous-estimer, le trahir. C’est aussi avoir une vision déformée, voir erronée de la réalité et c’est donc prendre le risque d’entretenir une relation conflictuelle avec lui.
C’est pour toutes ces raisons qu’un Professionnel bien formé, sérieux et fiable, en Méthodes dites « Respectueuses et Bienveillantes » a l’obligation morale de ne pas choisir ses mots au hasard. C’est une question de Clarté, d’Ethique et de Légitimité et c’est aussi un gage de Connaissances à jour et de Compétences réelles.
En conclusion, s’interroger sur les expressions que l’on a l’habitude d’employer c’est ouvrir la porte à la remise en question et faire preuve de clairvoyance pour ne pas se laisser guider uniquement par nos croyances limitantes et autres biais cognitifs. Gardons à l’esprit que la Compréhension et la bonne utilisation des mots, c’est la BASE d’une relation juste, harmonieuse, équilibrée.
En lisant ce texte, vous l’avez bien compris… NON, ce n’est pas qu’une question de vocabulaire, c’est bien plus que ça… !
